Calendrier

Mai 2024
L M M J V S D
    1 2 3 4 5
6 7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18 19
20 21 22 23 24 25 26
27 28 29 30 31    
<< < > >>

Présentation

  • : MASSAGES HOT: ALCHIMIE DU SEXE ET DE L'AMOUR
  • MASSAGES HOT: ALCHIMIE DU SEXE ET DE L'AMOUR
  • : photos video plaisir Amateur
  • : Blog pour adultes consacré au massage hot aux huiles essentielles aphrodisiaques pour un plaisir intense et parfois extrême, stimulant des zones érogènes endormies : la plus connue étant le point G entre autres.Des conseils et des rencontres avec sa parte
  • Partager ce blog
  • Retour à la page d'accueil
  • Contact

Texte libre

Wyylde La plus excitante des expériences de couple

Website Translation Widget

 

 

 

 


Je recherche pour l'illustration de ce blog , des photographes doués de réelles qualités artistiques pour l'illustration  d'articles de ce blog ainsi que des couples ou des femmes  qui au delà de l'expérience du massage se prêteraient  à se laisser photographier  et ainsi mettre en valeur . Lumière , noir et blanc , chaudes couleurs , mouvements ....

 

Si vous n'êtes pas photographe mais que vous prenez plaisir a exhiber votre femme avant de la mettre en mes mains pour votre plaisir et pour le sien , un rubrique est consacrée à cet effet

 

vous pouvez m'écrire en cliquant sur l'adresse ci dessous:

masseursensuel@hotmail.com

 

 


Les commentaires aux photos et aux articles sont toujours bienvenus , surtout si c'est en rapport avec le sujet et pas de la pub pour des sites payants et autres allopass auquel cas je ne les publie pas, car tous les commentaires sont modérés par mes soins donc ne vous étonnez pas de ne pas les voir apparaitre immédiatement . Je dois les valider.

Texte libre

Website Translation Widget

 

 

 

 

 




Pour en savoir plus sur moi et mes pratiques

vous pouvez naviguer au travers de ce blog de multiples façons au delà de cette page d'acceuil :

En regardant les articles d'une des manière suivante :


- par thèmes  ou catégories : ( cliquez sur le thème de votre choix sur la colonne de droite)


-  par ordre chronologique : ( cliquez sur tous les articles sur la colonne de gauche )


-en regardant les commentaires des lecteurs  : ( colonne de gauche)

N'hésitez pas à en faire d'ailleurs cela fait toujours plaisir.

 

- par date   : en cliquant sur les jours du calendrier ou en consultant les archives classées par mois  ( colonne de droite )

 

- vous pouvez aussi voir  uniquement des photos via les albums ( colonne de gauche ) ou via les images aléatoires ( colonne de droite )

 

Vous pouvez également vous inscrire à la newsletter pour recevoir les articles en email au moment de leur parution .

 

 



Pour entrer en contact avec moi 

 D'abord par email :

masseursensuel@hotmail.com

Cette adresse  est valable également  pour MSN , (pour femmes et couples exclusivement ), merci de ne pas en abuser si vous ne chercher pas de contact réel.

Précision je ne reçois pas les hommes seuls, pas plus que je ne dialogue avec eux sauf s'ils ont quelque chose a apporter ( leur savoir faire photographique, un local original par ex ... ) Je vous communiquerai ensuite un numéro de téléphone

 

 

 

Pour voir une séance type

adaptable selon  tous vos désirs en plus ou en moins

( je sais m'adapter  aux désirs de chacun )

cliquez sur le lien ci dessous :

http://masseursensuel.erog.com/article-1798534.html

Liens

Archives

Images aléatoires

  • DSCF2602
  • DSC01927.jpg
  • dscn0868.jpg
  • cmars1.jpg
  • vulves 20200820 112911
  • 2007-0711charnellanniversaire0019.jpg

masseursensuel

Dimanche 21 décembre 2008 7 21 /12 /Déc /2008 19:28
Noël évoque pour l'âme d'enfant qui est au fond de chacun de nous, les décorations du sapin , boules et bougies qui se reflètent dans nos yeux emplit de désirs de promesses de cadeaux. Voici quelques photos de boules et de bougies  sensuelles provenant de mon blog . Je vous les offre en attendant mon retour car je pars quelques jours pour les fêtes voir mon sapin qui en fait est un sequoia







Ecrire un commentaire - Par masseursensuel
Publié dans : masseursensuel - Voir les 3 commentaires
Samedi 20 décembre 2008 6 20 /12 /Déc /2008 00:33

Avec un peu plus de 3 ans d'existence , mon blog vient de passer le cap des 15 millions de pages vues et voilà le 1000 ème article publié . Bientôt 2 millions de visiteurs et plus de 1400 commentaires de lecteurs . Des milliers de photos , des centaines de conseils , et beaucoup de rencontres, chacune différentes . Charnelle toujours présente depuis le premier jour, parfois à mes cotés , parfois non mais jamais absente ...
Le temps passe , inexorable....Petis retours en arriere sur des pages du passé , souvenirs , souvenirs images prises au hasard... avant de touner celles de l'avenir
Des liens sur chaque photos ouvrent sur d'autres pages...sans liens , juste le choix du hasard















Ecrire un commentaire - Par masseursensuel
Publié dans : masseursensuel - Voir les 1 commentaires - Communauté : LesMeilleursBlogsdeSexe
Samedi 1 novembre 2008 6 01 /11 /Nov /2008 14:27
Aujourd’hui en ce jour de Toussaint, Je remercie infiniment ceux tous ceux qui m’ont manifesté leur sympathie à l’occasion du décès de mon frère, ici, mais aussi et surtout, par email, par sms et par téléphone. Je vous rassure, ma tristesse n’est pas si grande, elle est surtout pour tout ceux très nombreux qui l’aimaient,lui et son amour incommensurable de la vie. Moi je sais, plus que d’autres que son esprit a quitté son corps comme on quitte de vieux habits. En l’occurrence, il a voulu que les vieux habits de son corps soient incinérés. Certes pour lui, cela n’a pas du être facile pour lui-même si la morphine lui a enlevé autant de conscience que de douleur car il tenait tant à la vie et s’y est accroché jusqu’au dernier soupir. C’est pour cette raison que je suis resté seul toute la nuit , à la clinique a coté de son cadavre car je sais ainsi que l’explique les livres des morts qu’ils soient égyptiens ou tibétains que dans les heures qui ont suivi son âme flottait au dessus de ce corps qu’il ne voulait pas quitter et que le fil d’argent ne s’est pas rompu facilement tout de suite . J’espère que ma conscience des choses l’aura rassuré pour progressivement passer les différentes portes des états de conscience qui suivent la mort du corps de chair, au fur et à mesure que ses chakras et ses différents corps étheriques s’éteignaient les uns après les autres. Pour ceux qui veulent comprendre cela de manière légère je vous engage à lire le roman de WEBER « les thanatonautes » .Lorsque quelqu’un proche de vous meurt ,soyez attentifs au synchronicités, aux messages de l’au-delà, rien n’est hasard tout est nécessité Pour ma part je veux vous en citer une survenue hier soir, parmi toutes celles qui sont survenue depuis et que très peu de monde ont remarqué comme telle ou accordés au hasard : En ce qui concerne celle que je veux vous narrer, il vous faut savoir que j’avais annulé toutes mes demandes de massages de la semaine. Il vous faut savoir aussi que mon frère dans sa dernière volonté avait émis le désir que la moitié de ses cendres aillent à Bora Bora, cette ile magnifique qu’il a tant aimé. Or hier j’ai été contacté dans l’après midi par un homme qui m’avait amené son amie il y a 7 ou 8 ans. Au téléphone, il m’indique que depuis, il a quitté Paris ou il exerçait le métier de restaurateur, pour faire le tout du monde en bateau, celui-ci étant basé en ce moment à Tahiti. Dans la conversation il m’indique qu’il est de passage quelques jours à Paris et qu’il souhaitait m’amener une amie lituanienne. J’ai bien sur immédiatement accepté en remerciant le ciel de ce cadeau, car pour moi il n’y a pas de hasard , c’était là un message pour me dire que l’âme de mon frère était bien arrivée à Bora bora , bien avant ses cendres , pour habiter ces lieux un moment avant de continuer son voyage . Ce n’est pas la première fois que j’ai ce style de message .La première fois ce fut avec un oncle , frère de ma mère décédé du cancer également , frère d’Abraham érudit en arabe , en hébreu et en latin, œuvrant pour le rapprochement des 3 religions monothéistes , j’ai eu des échanges avec lui qui l’ont aidé a passer le cap . J’en fus remercié lors de son enterrement en recevant les messages me montrant qu’il n’était plus dans son corps mais qu’il habitait le paysage qu’il aimait, les falaises, les forets, et jusqu’au train qui parcourait la vallée au bas de sa maison. Cela me mis en état de grâce tendis que tous autour de moi pleuraient. C’est pourquoi j’ai fais cette rencontre et ce massage hier soir comme un hymne à la vie éternelle. La jeune femme était par ailleurs magnifique, peut être m’enverra t’il des photos que je pourrai publié ici . Progressivement mes massages ont éveillés ses sens jusqu'à la faire jouir plusieurs fois . J'ai apprécie comme elle offrait son cou à mes mains, le cou ce qui sépare le haut du bas , celui que l'on tranche pour la peine de mort . Dans la jouissance que l'on appelle la petite mort , je suis persuadé qu'il y a un écho lointain de nos morts antérieures et des orgasmes qu'engendre de passer de vie à trépas ou plutot de mourrir à l'état d'être humain pour renaître à l'universel que je me garderai bien d'appeler dieu tant se mot a été dénaturé . Lorque mes mains massent le cou d'une femme en jouissance , je ressens l'écho lointain  du plaisir de l'antilope que le fauve attrape à la gorge , je ressens la frayeur se transformer en don de soit en plaisir de rejoindre le grand tout. Alors je sais que mourrir est un commencement comme le dernier vers de ce poème de Victor Hugo , "ce que dit la bouche d'ombre", que Charnelle a gentillement publié à ma place . Lorsque la fleur fane , ce n'est pas la fin de l'arbre qui le porte, lorsque l'arbre meurt ce n'est pas la fin de la foret , lorsqu'une planète meure (paix à la notre ) ce n'est pas la fin d'un monde . Ce qui est en bas et comme ce qui est en haut  et inversement et ne procède que d'un
 
Ecrire un commentaire - Par masseursensuel
Publié dans : masseursensuel - Voir les 3 commentaires
Mardi 28 octobre 2008 2 28 /10 /Oct /2008 13:46
Oui, ton fauve univers est le forçat de Dieu.
Les constellations, sombres lettres de feu,
Sont les marques du bagne à l'épaule du monde.
Dans votre région tant d'épouvante abonde,
Que, pour l'homme, marqué lui-même du fer chaud,
Quand il lève les yeux vers les astres, là-haut,
Le cancer resplendit, le scorpion flamboie,
Et dans l'immensité le chien sinistre aboie!
Ces soleils inconnus se groupent sur son front
Comme l'effroi, le deuil, la menace et l'affront;
De toutes parts s'étend l'ombre incommensurable;
En bas l'obscur, l'impur, le mauvais, l'exécrable,
Le pire, tas hideux, fourmillent; tout au fond,
Ils échangent entre eux dans l'ombre ce qu'ils font;
Typhon donne l'horreur, Satan donne le crime;
Lugubre intimité du mal et de l'abîme!
Amours de l'âme monstre et du monstre univers!
Baiser triste! et l'informe engendré du pervers,
La matière, le bloc, la fange, la géhenne,
L'écume, le chaos, l'hiver, nés de la haine,
Les faces de beauté qu'habitent des démons,
Tous les êtres maudits, mêlés aux vils limons,
Pris par la plante fauve et la bête féroce,
Le grincement de dents, la peur, le rire atroce,
L'orgueil, que l'infini courbe sous son niveau,
Rampent, noirs prisonniers, dans la nuit, noir caveau.
La porte, affreuse et faite avec de l'ombre, est lourde;
Par moments, on entend, dans la profondeur sourde,
Les efforts que les monts, les flots, les ouragans,
Les volcans, les forêts, les animaux brigands,
Et tous les monstres font pour soulever le pêne;
Et sur cet amas d'ombre, et de crime, et de peine,
Ce grand ciel formidable est le scellé de Dieu.

Voilà pourquoi, songeur dont la mort est le voeu,
Tant d'angoisse est empreinte au front des cénobites!

Je viens de te montrer le gouffre. Tu l'habites.

                       *

Les mondes, dans la nuit que vous nommez l'azur,
Par les brèches que fait la mort blême à leur mur,
Se jettent en fuyant l'un à l'autre des âmes.

Dans votre globe où sont tant de geôles infâmes,
Vous avez de méchants de tous les univers,
Condamnés qui, venus des cieux les plus divers,
Rêvent dans vos rochers, ou dans vos arbres ploient;
Tellement stupéfaits de ce monde qu'ils voient,
Qu'eussent-ils la parole, ils ne pourraient parler.
On en sent quelques-uns frissonner et trembler.
De là les songes vains du bronze et de l'augure.

Donc, représente-toi cette sombre figure:
Ce gouffre, c'est l'égout du mal universel.
Ici vient aboutir de tous les points du ciel
La chute des punis, ténébreuse traînée.
Dans cette profondeur, morne, âpre, infortunée,
De chaque globe il tombe un flot vertigineux
D'âmes, d'esprits malsains et d'être vénéneux,
Flot que l'éternité voit sans fin se répandre.
Chaque étoile au front d'or qui brille, laisse pendre
Sa chevelure d'ombre en ce puits effrayant.
Ame immortelle, vois, et frémis en voyant:
Voilà le précipice exécrable où tu sombres.

                      *

Oh! qui que vous soyez, qui passez dans ces ombres,
Versez votre pitié sur ces douleurs sans fond!
Dans ce gouffre, où l'abîme en l'abîme se fond,
Se tordent les forfaits, transformés en supplices,
L'effroi, le deuil, le mal, les ténèbres complices,
Les pleurs sous la toison, le soupir expiré
Dans la fleur, et le cri dans la pierre muré!
Oh! qui que vous soyez, pleurez sur ces misères!
Pour Dieu seul, qui sait tout, elles sont nécessaires;
Mais vous pouvez pleurer sur l'énorme cachot
Sans déranger le sombre équilibre d'en haut!
Hélas! hélas! hélas! tout est vivant! tout pense!
La mémoire est la peine, étant la récompense.

Oh! comme ici l'on souffre et comme on se souvient!
Torture de l'esprit que la matière tient!
La brute et le granit, quel chevalet pour l'âme!
Ce mulet fut sultan, ce cloporte était femme.
L'arbre est un exilé, la roche est un proscrit.
Est-ce que, quelque part, par hasard, quelqu'un rit
Quand ces réalités sont là, remplissant l'ombre?
La ruine, la mort, l'ossement, le décombre,
Sont vivants. Un remords songe dans un débris.
Pour l'oeil profond qui voit, les antres sont des cris.
Hélas! le cygne est noir, le lys songe à ses crimes;
La perle est nuit; la neige est la fange des cimes;
Le même gouffre, horrible et fauve, et sans abri,
S'ouvre dans la chouette et dans le colibri;
La mouche, âme, s'envole et se brûle à la flamme;
Et la flamme, esprit, brûle avec angoisse une âme;
L'horreur fait frissonner les plumes de l'oiseau;
Tout est douleur.


Les fleurs souffrent sous le ciseau
Et se ferment ainsi que des paupière closes:
Toutes les femmes sont teintes du sang des roses;
La vierge au bal, qui danse, ange aux fraîches couleurs,
Et qui porte en sa main une touffe de fleurs,
Respire en soupirant un bouquet d'agonies.
Pleurez sur les laideurs et les ignominies,
Pleurez sur l'araignée immonde, sur le ver,
Sur la limace au dos mouillé comme l'hiver,
Sur le vil puceron qu'on voit aux feuilles pendre,
Sur le crabe hideux, sur l'affreux scolopendre,
Sur l'effrayant crapaud, pauvre monstre aux doux yeux,
Qui regarde toujours le ciel mystérieux!
Plaignez l'oiseau de crime et la bête de proie.
Ce que Domitien, César, fit avec joie,
Tigre, il le continue avec horreur. Verrès,
Qui fut loup sous la pourpre, est loup dans les forêts;
Il descend, réveillé, l'autre côté du rêve:
Son rire, au fond des bois, en hurlement s'achève;
Pleurez sur ce qui hurle et pleurez sur Verrès.
Sur ces tombeaux vivants, masqués d'obscurs arrêts,
Penchez-vous attendri! versez votre prière!
La pitié fait sortir des rayons de la pierre.
Plaignez le louveteau, plaignez le lionceau.
La matière, affreux bloc, n'est que le lourd monceau
Des effets monstrueux, sortis des sombres causes.
Ayez pitié! voyez des âmes dans les choses.
Hélas! le cabanon subit aussi l'écrou;
Plaignez le prisonnier, mais plaignez le verrou;
Plaignez la chaîne au fond des bagnes insalubres;
La hache et le billot sont deux êtres lugubres;
La hache souffre autant que le corps, le billot
Souffre autant que la tête; ô mystères d'en haut!
Ils se livrent une âpre et hideuse bataille;
Il ébrèche la hache et la hache l'entaille;
Ils se disent tout bas l'un à l'autre: Assassin!
Et la hache maudit les hommes, sombre essaim,
Quand, le soir, sur le dos du bourreau, son ministre,
Elle revient dans l'ombre, et luit, miroir sinistre,
Ruisselante de sang et reflétant les cieux;
Et, la nuit, dans l'état morne et silencieux,
Le cadavre au cou rouge, effrayant, glacé, blême,
Seul, sait ce que lui dit le billot, tronc lui-même.
Oh! que la terre est froide et que les rocs sont durs!
Quelle muette horreur dans les halliers obscurs!
Les pleurs noirs de la nuit sur la colombe blanche
Tombent; le vent met nue et torture la branche;
Quel monologue affreux dans l'arbre aux rameaux verts!
Quel frisson dans l'herbe! Oh! quels yeux fixes ouverts
Dans les cailloux profonds, oubliettes des âmes!
C'est une âme que l'eau scie en ses froides lames;
C'est une âme que fait ruisseler le pressoir.
Ténèbres! l'univers est hagard. Chaque soir,
Le noir horizon monte et la nuit noire tombe;
Tous deux, à l'occident, d'un mouvement de tombe;
Ils vont se rapprochant, et, dans le firmament,
O terreur! sur le joug, écrasé lentement,
La tenaille de l'ombre effroyable se ferme.
Oh! les berceaux font peur. Un bagne est dans un germe.
Ayez pitié, vous tous et qui que vous soyez!
Les hideux châtiments, l'un sur l'autre broyés,
Roulent, submergeant tout, excepté les mémoires.


Parfois on voit passer dans ces profondeurs noires
Comme un rayon lointain de l'éternel amour;
Alors, l'hyène Atrée et le chacal Timour,
Et l'épine Caïphe et le roseau Pilate,
Le volcan Alaric à la gueule écarlate,
L'ours Henri Huit, pour qui Morus en vain pria,
Le sanglier Selim et le porc Borgia,
Poussent des cris vers l'Être adorable; et les bêtes
Qui portèrent jadis des mitres sur leurs têtes,
Les grains de sable rois, les brins d'herbe empereurs,
Tous les hideux orgueils et toutes les fureurs,
Se brisent; la douceur saisit le plus farouche;
Le chat lèche l'oiseau, l'oiseau baise la mouche;
Le vautour dit dans l'ombre au passereau: Pardon!
Une caresse sort du houx et du chardon;
Tous les rugissements se fondent en prières;
On entend s'accuser de leurs forfaits les pierres;
Tous ces sombres cachots qu'on appelle les fleurs
Tressaillent; le rocher se met à fondre en pleurs.
Des bras se lèvent hors de la tombe dormante;
Le vent gémit, la nuit se plaint, l'eau se lamente,
Et sous l'oeil attendri qui regarde d'en haut,
Tout l'abîme n'est plus qu'un immense sanglot.

                       *

Espérez! espérez! espérez, misérables!
Pas de deuil infini, pas de maux incurables,
Pas d'enfer éternel!
Les douleurs vont à Dieu, comme la flèche aux cibles;
Les bonnes actions sont les gonds invisibles
De la porte du ciel.

Le deuil est la vertu, le remords est le pôle
Des monstres garrottés dont le gouffre est la geôle;
Quand, devant Jéhovah,
Un vivant reste pur dans les ombres charnelles,
La mort, ange attendri, rapporte ses deux ailes
A l'homme qui s'en va

Les enfers se refont édens; c'est là leur tâche.
Tout globe est un oiseau que le mal tient et lâche.
Vivants, je vous le dis,
Les vertus, parmi vous, font ce labeur auguste
D'augmenter sur vos fronts le ciel; quiconque est juste
Travaille au paradis.

L'heure approche. Espérez. Rallumez l'âme éteinte!
Aimez-vous! aimez-vous, car c'est la chaleur sainte,
C'est le feu du vrai jour.
Le sombre univers, froid, glacé, pesant, réclame
La sublimation de l'être par la flamme,
De l'homme par l'amour!

Déjà, dans l'océan d'ombre que Dieu domine,
L'archipel ténébreux des bagnes s'illumine;
Dieu, c'est le grand aimant;
Et les globes, ouvrant leur sinistre prunelle,
Vers les immensités de l'aurore éternelle
Se tournent lentement!

Oh! comme vont chanter toutes les harmonies,
Comme rayonneront dans les sphères bénies
Les faces de clarté,
Comme les firmaments se fondront en délires,
Comme tressailleront toutes les grandes lyres
De la sérénité,

Quand, du monstre matière ouvrant toutes les serres,
Faisant évanouir en splendeurs les misères,
Changeant l'absinthe en miel,
Inondant de beauté la nuit diminuée,
Ainsi que le soleil tire à lui la nuée
Et l'emplit d'arcs-en-ciel,

Dieu, de son regard fixe attirant les ténèbres,
Voyant vers lui, du fond des cloaques funèbres
Où le mal le pria,
Monter l'énormité, bégayant des louanges,
Fera rentrer, parmi les univers archanges,
L'univers paria!

On verra palpiter les fanges éclairées,
Et briller les laideurs les plus désespérées
Au faîte le plus haut,
L'araignée éclatante au seuil des bleus pilastres,
Luire, et se redresser, portant des épis d'astres,
La paille du cachot!

La clarté montera dans tout comme une sève;
On verra rayonner au front du boeuf qui rêve
Le céleste croissant;
Le charnier chantera dans l'horreur qui l'encombre,
Et sur tous les fumiers apparaîtra dans l'ombre
Un Job resplendissant!

O disparition de l'antique anathème!
La profondeur disant à la hauteur: Je t'aime!
O retour du banni!
Quel éblouissement au fond des cieux sublimes!
Quel surcroît de clarté que l'ombre des abîmes
S'écriant: Sois béni!

On verra le troupeau des hydres formidables
Sortir, monter du fond des brumes insondables
Et se transfigurer;
Des étoiles éclore aux trous noirs de leurs crânes,
Dieu juste! et, par degrés devenant diaphanes,
Les monstres s'azurer!

Ils viendront, sans pouvoir ni parler ni répondre,
Éperdus! on verra des auréoles fondre
Les cornes de leur front;
Ils tiendront dans leur griffe, au milieu des cieux calmes,
Des rayons frissonnants semblables à des palmes;
Les gueules baiseront!

Ils viendront! ils viendront, tremblants, brisés d'extase,
Chacun d'eux débordant de sanglots comme un vase
Mais pourtant sans effroi;
On leur tendra les bras de la haute demeure,
Et Jésus, se penchant sur Bélial qui pleure,
Lui dira: C'est donc toi!

Et vers Dieu par la main il conduira ce frère!
Et, quand ils seront près des degrés de lumière
Par nous seuls aperçus,
Tous deux seront si beaux, que Dieu dont l'oeil flamboie
Ne pourra distinguer, père ébloui de joie,
Bélial de Jésus!

Tout sera dit. Le mal expirera, les larmes
Tariront; plus de fers, plus de deuils, plus d'alarmes;
L'affreux gouffre inclément
Cessera d'être sourd, et bégaiera: Qu'entends-je?
Les douleurs finiront dans toute l'ombre: un ange
Criera: Commencement!

Victor Hugo




 

Moment toujours difficile quand un proche nous quitte. Pierre est actuellement auprès de sa famille pour le déces de son frère et me demande de publier ce poême de Victor Hugo qu'il aime bien.

Vous comprendrez aussi qu'il ne sera pas disponible actuellement pour vos demandes de massage et vous demande donc de limiter les appels sur son portable... (très nombreux actuellement).

Ce poême est très long je suis donc obligée de le mettre sur plusieurs pages, mais lisez le jusqu'au bout, il est magnifique.

Charnelle.

Ecrire un commentaire - Par masseursensuel
Publié dans : masseursensuel - Voir les 4 commentaires
Mardi 28 octobre 2008 2 28 /10 /Oct /2008 13:41
Tout méchant
Fait naître en expirant le monstre de sa vie,
Qui le saisit. L'horreur par l'horreur est suivie.
Nemrod gronde enfermé dans la montagne à pic;
Quand Dalila descend dans la tombe, un aspic
Sort des plis du linceul, emportant l'âme fausse;
Phryné meurt, un crapaud saute hors de la fosse;
Ce scorpion au fond d'une pierre dormant,
C'est Clytemnestre aux bras d'Égysthe son amant;
Du tombeau d'Anitus il sort une cigüe;
Le houx sombre et l'ortie à la piqûre aiguë
Pleurent quand l'aquilon les fouette, et l'aquilon
Leur dit: Tais-toi, Zoïle! et souffre, Ganelon!
Dieu livre, choc affreux dont la plaine au loin gronde,
Au cheval Brunehaut le pavé Frédégonde;
La pince qui rougit dans le brasier hideux
Est faite du duc d'Albe et de Philippe Deux;
Farinace est le croc des noires boucheries;
L'orfraie au fond de l'ombre a les yeux de Jeffryes;
Tristan est au secret dans le bois d'un gibet.
Quand tombent dans la mort tous ces brigands, Macbeth,
Ezzelin, Richard Trois, Carrier, Ludovic Sforce,
La matière leur met la chemise de force.
Oh! comme en son bonheur, qui masque un sombre arrêt,
Messaline ou l'horrible Isabeau frémirait
Si, dans ses actions du sépulcre voisines,
Cette femme sentait qu'il lui vient des racines,
Et qu'ayant été monstre, elle deviendra fleur!
A chacun son forfait! à chacun sa douleur!
Claude est l'algue que l'eau traîne de havre en havre;
Xercès est excrément, Charles Neuf est cadavre;
Hérode, c'est l'osier des berceaux vagissants;
L'âme du noir Judas, depuis dix-huit cents ans,
Se disperse et renaît dans les crachats de hommes;
Et le vent qui jadis soufflait sur les Sodomes
Mêle, dans l'âtre abject et sous le vil chaudron,
La fumée Érostrate à la flamme Néron.

                       *

Et tout, bête, arbre et roche, étant vivant sur terre,
Tout est monstre, excepté l'homme, esprit solitaire.

L'âme que sa noirceur chasse du firmament
Descend dans les degrés divers du châtiment
Selon que plus ou moins d'obscurité la gagne.
L'homme en est la prison, la bête en est le bagne,
L'arbre en est le cachot, la pierre en est l'enfer.
Le ciel d'en haut, le seul qui soit splendide et clair,
La suit des yeux dans l'ombre, et, lui jetant l'aurore,
Tâche, en la regardant, de l'attirer encore.
O chute! dans la bête, à travers les barreaux
De l'instinct, obstruant de pâles soupiraux,
Ayant encor la voix, l'essor et la prunelle,
L'âme entrevoit de loin la lueur éternelle;
Dans l'arbre elle frissonne, et, sans jour et sans yeux,
Sent encor dans le vent quelque chose des cieux;
Dans la pierre elle rampe, immobile, muette,
Ne voyant même plus l'obscure silhouette
Du monde qui s'éclipse et qui s'évanouit,
Et face à face avec son crime dans la nuit,
L'âme en ces trois cachots traîne sa faute noire.
Comme elle en a la forme, elle en a la mémoire;
Elle sait ce qu'elle est; et, tombant sans appuis,
Voit la clarté décroître à la paroi du puits;
Elle assiste à sa chute; et, dur caillou qui roule,
Pense: Je suis Octave; et, vil chardon qu'on foule,
Crie au talon: Je suis Attila le géant;
Et, ver de terre au fond du charnier, et rongeant
Un crâne infect et noir, dit: Je suis Cléopâtre.
Et, hibou, malgré l'aube, ours, en bravant le pâtre,
Elle accomplit la loi qui l'enchaîne d'en haut;
Pierre, elle écrase; épine, elle pique; il le faut.
Le monstre est enfermé dans son horreur vivante.
Il aurait beau vouloir dépouiller l'épouvante;
Il faut qu'il reste horrible et reste châtié;
O mystère! le tigre a peut-être pitié!
Le tigre sur son dos, qui peut-être eut une aile,
A l'ombre des barreaux de la cage éternelle;
Un invisible fil lie aux noirs échafauds
Le noir corbeau dont l'aile est en forme de faulx;
L'âme louve ne peut s'empêcher d'être louve,
Car le monstre est tenu, sous le ciel qui l'éprouve,
Dans l'expiation par la fatalité.
Jadis, sans la comprendre et d'un oeil hébété,
L'Inde a presque entrevu cette métempsychose.
La ronce devient griffe, et la feuille de rose
Devient langue de chat, et, dans l'ombre et les cris,
Horrible, lèche et boit le sang de la souris;
Qui donc connaît le monstre appelé mandragore?
Qui sait ce que, le soir, éclaire le fulgore,
Être en qui la laideur devient une clarté?
Ce qui se passe en l'ombre où croît la fleur d'été
Efface la terreur des antiques avernes.
Étages effrayants! cavernes sur cavernes.
Ruche obscure du mal, du crime et du remord!

Donc, une bête va, vient, rugit, hurle, mord;
Un arbre est là, dressant ses branches hérissées,
Une dalle s'effondre au milieu des chaussées
Que la charrette écrase et que l'hiver détruit,
Et, sous ces épaisseurs de matière et de nuit,
Arbre, bête, pavé, poids que rien ne soulève,
Dans cette profondeur terrible, une âme rêve!

Que fait-elle? Elle songe à Dieu!

                       *

Fatalité!
Echéance! retour! revers! autre côté!
O loi! pendant qu'assis à table, joyeux groupes,
Les pervers, les puissants, vidant toutes les coupes,
Oubliant qu'aujourd'hui par demain est guetté,
Étalent leur mâchoire en leur folle gaîté,
Voilà ce qu'en sa nuit muette et colossale,
Montrant comme eux ses dents tout au fond de la salle,
Leur réserve la mort, ce sinistre rieur!

Nous avons, nous, voyants du ciel supérieur,
Le spectacle inouï de vos régions basses.
O songeur, fallait-il qu'en ces nuits tu tombasses!
Nous écoutons le cri de l'immense malheur.
Au-dessus d'un rocher, d'un loup ou d'une fleur,
Parfois nous apparaît l'âme à mi-corps sortie,
Pauvre ombre en pleurs qui lutte, hélas! presque engloutie;
Le loup la tient, le roc étreint ses pieds qu'il tord,
Et la fleur implacable et féroce la mord.
Nous entendons le bruit du rayon que Dieu lance,
La voix de ce que l'homme appelle le silence,
Et vos soupirs profonds, cailloux désespérés!
Nous voyons la pâleur de tous les fronts murés.
A travers la matière, affreux caveau sans portes,
L'ange est pour nous visible avec ses ailes mortes.
Nous assistons aux deuils, au blasphème, aux regrets,
Aux fureurs; et, la nuit, nous voyons les forêts,
D'où cherchent à s'enfuir les larves enfermées,
S'écheveler dans l'ombre en lugubres fumées.
Partout, partout, partout! dans les flots, dans les bois,
Dans l'herbe en fleur, dans l'or qui sert de sceptre aux rois,
Dans le jonc dont Hermès se fait une baguette,
Partout, le châtiment contemple, observe ou guette,
Sourd aux questions, triste, affreux, pensif, hagard;
Et tout est l'oeil d'où sort ce terrible regard.

O châtiment! dédale aux spirales funèbres!
Construction d'en bas qui cherche les ténèbres,
Plonge au-dessous du monde et descend dans la nuit,
Et, Babel renversée, au fond de l'ombre fuit!

L'homme qui plane et rampe, être crépusculaire,
En est le milieu.

                       *

L'homme est clémence et colère;
Fond vil du puits, plateau radieux de la tour;
Degré d'en haut pour l'ombre, et d'en bas pour le jour.
L'ange y descend, la bête après la mort y monte;
Pour la bête, il est gloire, et, pour l'ange, il est honte;
Dieu mêle en votre race, hommes infortunés,
Les demi-dieux punis aux monstres pardonnés.

De là vient que, parfois, -- mystère que Dieu mène! --
On entend d'une bouche en apparence humaine
Sortir des mots pareils à des rugissements,
Et que, dans d'autres lieux et dans d'autres moments,
On croit voir sur un front s'ouvrir des ailes d'anges.

Roi forçat, l'homme, esprit, pense, et, matière, mange.
L'âme en lui ne se peut dresser sur son séant.
L'homme, comme la brute abreuvé de néant,
Vide toutes les nuits le verre noir du somme.
La chaîne de l'enfer, liée au pied de l'homme,
Ramène chaque jour vers le cloaque impur
La beauté, le génie, envolés dans l'azur,
Mêle la peste au souffle idéal des poitrines,
Et traîne, avec Socrate, Aspasie aux latrines.

                       *

Par un côté pourtant l'homme est illimité.
Le monstre a la carcan, l'homme a la liberté.
Songeur, retiens ceci: l'homme est un équilibre.
L'homme est une prison où l'âme reste libre.
L'âme, dans l'homme, agit, fait le bien, fait le mal,
Remonte vers l'esprit, retombe à l'animal;
Et, pour que, dans son vol vers les cieux, rien ne lie
Sa conscience ailée et de Dieu seul remplie,
Dieu, quand une âme éclôt dans l'homme au bien poussé,
Casse en son souvenir le fil du passé;
De là vient que la nuit en sait plus que l'aurore.
Le monstre se connaît lorsque l'homme s'ignore.
Le monstre est la souffrance, et l'homme et l'action.
L'homme est l'unique point de la création
Où, pour demeurer libre en se faisant meilleur,
L'âme doive oublier sa vie antérieure.
Mystère! au seuil de tout l'esprit rêve ébloui.

                        *

L'homme ne voit pas Dieu, mais peut aller à lui,
En suivant la clarté du bien, toujours présente;
Le monstre, arbre, rocher ou bête rugissante,
Voit Dieu, c'est là sa peine, et reste enchaîné loin.

L'homme a l'amour pour aile, et pour joug le besoin,
L'ombre est sur ce qu'il voit par lui-même semée;
La nuit sort de son oeil ainsi qu'une fumée;
Homme, tu ne sais rien; tu marches, pâlissant!
Parfois le voile obscur qui te couvre, ô passant!
S'envole et flotte au vent soufflant d'une autre sphère,
Gonfle un moment ses plis jusque dans la lumière,
Puis retombe sur toi, spectre, et redevient noir.
Tes sages, tes penseurs ont essayé de voir;
Qu'ont-ils vu? qu'ont-ils fait? qu'ont-ils dit, ces fils d'Ève?
Rien.

Homme! autour de toi la création rêve.
Mille êtres inconnus t'entourent dans ton mur.
Tu vas, tu viens, tu dors sous leur regard obscur,
Et tu ne les sens pas vivre autour de ta vie:
Toute une légion d'âmes t'est asservie;
Pendant qu'elle te plaint, tu la foules aux pieds.
Tous tes pas vers le jour sont par l'ombre épiés.
Ce que tu nommes chose, objet, nature morte,
Sait, pense, écoute, entend. Le verrou de ta porte
Voit arriver ta faute et voudrait se fermer.
Ta vitre connaît l'aube, et dit: Voir! croire! aimer!
Les rideaux de ton lit frissonnent de tes songes.
Dans les mauvais desseins quand, rêveur, tu te plonges,
La cendre dit au fond de l'âtre sépulcral:
Regarde-moi; je suis ce qui reste du mal.
Hélas! l'homme imprudent trahit, torture, opprime.
La bête en son enfer voit les deux bouts du crime;
Un loup pourrait donner des conseils à Néron.
Homme! homme! aigle aveuglé, moindre qu'un moucheron!
Pendant que dans ton Louvre ou bien dans ta chaumière,
Tu vis, sans même avoir épelé la première
Des constellations, sombre alphabet qui luit
Et tremble sur la page immense de la nuit,
Pendant que tu maudis et pendant que tu nies,
Pendant que tu dis: Non! aux astres; aux génies:
Non! à l'idéal: Non! à la vertu: Pourquoi?
Pendant que tu te tiens en dehors de la loi,
Copiant les dédains inquiets ou robustes
De ces sages qu'on voit rêver dans les vieux bustes,
Et que tu dis: Que sais-je? amer, froid, mécréant,
Prostituant ta bouche au rire du néant,
A travers le taillis de la nature énorme,
Flairant l'éternité de ton museau difforme,
Là, dans l'ombre, à tes pieds, homme, ton chien voit Dieu.

Ah! je t'entends. Tu dis: -- Quel deuil! la bête est peu,
L'homme n'est rien. O loi misérable! ombre! abîme! --

                       *

O songeur! cette loi misérable et sublime.
Il faut donc tout redire à ton esprit chétif!
A la fatalité, loi du monstre captif,
Succède le devoir, fatalité de l'homme.
Ainsi de toutes parts l'épreuve se consomme,
Dans le monstre passif, dans l'homme intelligent,
La nécessité morne en devoir se changeant,
Et l'âme, remontant à sa beauté première,
Va de l'ombre fatale à la libre lumière.
Or, je te le redis, pour se transfigurer,
Et pour se racheter, l'homme doit ignorer.
Il doit être aveuglé par toutes les poussières.
Sans quoi, comme l'enfant guidé par des lisières,
L'homme vivrait, marchant droit à la vision.
Douter est sa puissance et sa punition.
Il voit la rose, et nie; il voit l'aurore, et doute;
Où serait le mérite à retrouver sa route,
Si l'homme, voyant clair, roi de sa volonté,
Avait la certitude, ayant la liberté?
Non. Il faut qu'il hésite en la vaste nature,
Qu'il traverse du choix l'effrayante aventure,
Et qu'il compare au vice agitant son miroir,
Au crime, aux voluptés, l'oeil en pleurs du devoir;
Il faut qu'il doute! Hier croyant, demain impie;
Il court du mal au bien; il scrute, sonde, épie,
Va, revient, et, tremblant, agenouillé, debout,
Les bras étendus, triste, il cherche Dieu partout;
Il tâte l'infini jusqu'à ce qu'il l'y sente;
Alors, son âme ailée éclate frémissante;
L'ange éblouissant luit dans l'homme transparent.
Le doute le fait libre, et la liberté, grand.
La captivité sait; la liberté suppose,
Creuse, saisit l'effet le compare à la cause,
Croit vouloir le bien-être et veut le firmament;
Et, cherchant le caillou, trouve le diamant.
C'est ainsi que du ciel l'âme à pas lents s'empare.

Dans le monstre, elle expie; en l'homme, elle répare.


Ecrire un commentaire - Par masseursensuel
Publié dans : masseursensuel - Voir les 0 commentaires
Mardi 28 octobre 2008 2 28 /10 /Oct /2008 12:22
Dieu n'a créé que l'être impondérable.
Il le fit radieux, beau, candide, adorable,
Mais imparfait; sans quoi, sur la même hauteur,
La créature étant égale au créateur,
Cette perfection, dans l'infini perdue,
Se serait avec Dieu mêlée et confondue,
Et la création, à force de clarté,
En lui serait rentrée et n'aurait pas été.
La création sainte où rêve le prophète,
Pour être, ô profondeur! devait être imparfaite.

Donc, Dieu fit l'univers, l'univers fit le mal.

L'être créé, paré du rayon baptismal,
En des temps dont nous seuls conservons la mémoire,
Planait dans la splendeur sur des ailes de gloire;
Tout était chant, encens, flamme, éblouissement;
L'être errait, aile d'or, dans un rayon charmant,
Et de tous les parfums tour à tour était l'hôte;
Tout nageait, tout volait.

Or, la première faute
Fut le premier poids.

Dieu sentit une douleur.
Le poids prit une forme, et, comme l'oiseleur
Fuit emportant l'oiseau qui frissonne et qui lutte,
Il tomba, traînant l'ange éperdu dans sa chute.
Le mal était fait. Puis tout alla s'aggravant;
Et l'éther devint l'air, et l'air devint le vent;
L'ange devint l'esprit, et l'esprit devint l'homme.
L'âme tomba, des maux multipliant la somme,
Dans la brute, dans l'arbre, et même, au-dessous d'eux,
Dans le caillou pensif, cet aveugle hideux.
Être vils qu'à regret les anges énumèrent!
Et de tous ces amas des globes se formèrent,
Et derrière ces blocs naquit la sombre nuit.
Le mal, c'est la matière. Arbre noir, fatal fruit.

                       *

NE réfléchis-tu pas lorsque tu vois ton ombre?
Cette forme de toi, rampante, horrible, sombre,
Qui liée à tes pas comme un spectre vivant,
Va tantôt en arrière et tantôt en avant,
Qui se mêle à la nuit, sa grande soeur funeste,
Et qui contre le jour, noire et dure proteste,
D'où vient-elle? De toi, de ta chair, du limon
Dont l'esprit se revêt en devenant démon;
De ce corps qui, créé par ta faute première,
Ayant rejeté Dieu, résiste à la lumière;
De ta matière, hélas! de ton iniquité.
Cette ombre dit: -- Je suis l'être d'infirmité;
Je suis tombé déjà; je puis tomber encore. --
L'ange laisse passer à travers lui l'aurore;
Nul simulacre obscur ne suit l'être aromal;
Homme, tout ce qui fait de l'ombre a fait le mal.

                       *

Maintenant, c'est ici le rocher fatidique,
Et je vais t'expliquer tout ce que je t'indique;
Je vais t'emplir les yeux de nuit et de lueurs.
Prépare-toi, front triste, aux funèbres sueurs.
Le vent d'en haut sur moi passe, et, ce qu'il m'arrache,
Je te le jette; prends, et vois.

Et, d'abord, sache
Que le monde où tu vis est un monde effrayant
Devant qui le songeur, sous l'infini ployant,
Lève les bras au ciel et recule terrible.
Ton soleil est lugubre et ta terre est horrible.
Vous habitez le seuil du monde châtiment.
Mais vous n'êtes pas hors de Dieu complétement;
Dieu, soleil dans l'azur, dans la cendre étincelle,
N'est hors de rien, étant la fin universelle;
L'éclair est son regard, autant que le rayon;
Et tout, même le mal, est la création,
Car le dedans du masque est encor la figure.

-- O sombre aile invisible à l'immense envergure
Esprit! esprit! esprit! m'écriai-je éperdu.
Le spectre poursuivit sans m'avoir entendu:

                       *

Faisons un pas de plus dans ces choses profondes.

Homme, tu veux, tu fais, tu construis et tu fondes,
Et tu dis: -- Je suis seul, car je suis le penseur.
L'univers n'a que moi dans sa morne épaissseur.
En deçà, c'est la nuit; au-delà, c'est le rêve.
L'idéal est un oeil que la science crève.
C'est moi qui suis la fin et qui suis le sommet. --
Voyons; observes-tu le boeuf qui se soumet?
Écoutes-tu le bruit de ton pas sur les marbres?
Interroges-tu l'onde? et, quand tu vois des arbres,
Parles-tu quelquefois à ces religieux?
Comme sur le verseau d'un mont prodigieux,
Vaste mêlée aux bruits confus, du fond de l'ombre,
Tu vois monter à toi la création sombre.
Le rocher est plus loin, l'animal est plus près.
Comme le faîte altier et vivant, tu parais!
Mais, dis, crois-tu que l'être illogique nous trompe?
L'échelle que tu vois, crois-tu qu'elle se rompe?
Crois-tu, toi dont les sens d'en haut sont éclairés,
Que la création qui, lente et par degrés,
S'élève à la lumière, et, dans sa marche entière,
Fait de plus de clarté luire moins de matière
Et mêle plus d'instincts au monstre décroissant,
Crois-tu que cette vie énorme, remplissant
De souffles le feuillage et de lueurs la tête,
Qui va du roc à l'arbre et de l'arbre à la bête,
Et de la pierre à toi monte insensiblement,
S'arrête sur l'abîme à l'homme, escarpement?
Non, elle continue, invincible, admirable,
Entre dans l'invisible et dans l'impondérable,
Y disparaît pour toi, chair vile, emplit l'azur
D'un monde éblouissant, miroir du monde obscur,
D'êtres voisins de l'homme et d'autres qui s'éloignent,
D'esprits purs, de voyants dont les splendeurs témoignent
D'anges faits de rayons comme l'homme d'instincts;
Elle plonge à travers les cieux jamais atteints,
Sublime ascension d'échelles étoilées,
Des démons enchaînés monte aux âmes ailées,
Fait toucher le front sombre au radieux orteil,
Rattache l'astre esprit à l'archange soleil,
Relie, en traversant des millions de lieues,
Les groupes constellés et les légions bleues,
Peuple le haut, le bas, les bords et le milieu,
Et dans les profondeurs s'évanouit en Dieu!

Ecrire un commentaire - Par masseursensuel
Publié dans : masseursensuel - Voir les 0 commentaires
Mardi 28 octobre 2008 2 28 /10 /Oct /2008 12:00

Moment toujours difficile quand un proche nous quitte. Pierre est actuellement auprès de sa famille pour le déces de son frère et me demande de publier ce poême de Victor Hugo qu'il aime bien.

Vous comprendrez aussi qu'il ne sera pas disponible actuellement pour vos demandes de massage et vous demande donc de limiter les appels sur son portable... (très nombreux actuellement).

Ce poême est très long je suis donc obligée de le mettre sur plusieurs pages, mais lisez le jusqu'au bout, il est magnifique.

Charnelle.

L'homme en songeant descend au gouffre universel.
J'errais près du dolmen qui domine Rozel,
A l'endroit où le cap se prolonge en presqu'île.
Le spectre m'attendait; l'être sombre et tranquille
Me prit par les cheveux dans sa main qui grandit,
M'emporta sur le haut du rocher, et me dit:

                       *

Sache que tout connaît sa loi, son but, sa route;
Que, de l'astre au ciron, l'immensité écoute;
Que tout a conscience en la création;
Et l'oreille pourrait avoir sa vision,
Car les choses et l'être ont un grand dialogue.
Tout parle; l'air qui passe et l'alcyon qui vogue,
Le brin d'herbe, la fleur, le germe, l'élément.
T'imaginais-tu donc l'univers autrement?
Crois-tu que Dieu, par qui la forme sort du nombre,
Aurait fait à jamais sonner la forêt sombre,
L'orage, le torrent roulant de noirs limons,
Le rocher dans les flots, la bête dans les monts,
La mouche, le buisson, la ronce où croît la mûre,
Et qu'il n'aurait rien mis dans l'éternel murmure?
Crois-tu que l'eau du fleuve et les arbres des bois,
S'ils n'avaient rien à dire, élèveraient la voix?
Prends-tu le vent des mers pour un joueur de flûte?
Crois-tu que l'océan, qui se gonfle et qui lutte,
Serait content d'ouvrir sa gueule jour et nuit
Pour souffler dans le vide une vapeur de bruit,
Et qu'il voudrait rugir, sous l'ouragan qui vole,
Si son rugissement n'était une parole?
Crois-tu que le tombeau, d'herbe et de nuit vêtu,
Ne soit rien qu'un silence? et te figures-tu
Que la création profonde, qui compose
Sa rumeur des frissons du lys et de la rose,
De la foudre, des flots, des souffles du ciel bleu,
Ne sait ce qu'elle dit quand elle parle à Dieu?
Crois-tu qu'elle ne soit qu'une langue épaissie?
Crois-tu que la nature énorme balbutie,
Et que Dieu se serait, dans son immensité,
Donné pour tout plaisir, pendant l'éternité,
D'entendre bégayer une sourde-muette?
Non, l'abîme est un prêtre et l'ombre est un poëte;
Non, tout est une voix et tout est un parfum;
Tout dit dans l'infini quelque chose à quelqu'un;
Une pensée emplit le tumulte superbe.
Dieu n'a pas fait un bruit sans y mêler le Verbe.
Tout, comme toi, gémit ou chante comme moi;
Tout parle. Et maintenant, homme, sais-tu pourquoi
Tout parle? Écoute bien. C'est que vents, ondes, flamme
Arbres, roseaux, rochers, tout vit!

Tout est plein d'âmes.

Mais comment! Oh! voilà le mystère inouï.
Puisque tu ne t'es pas en route évanoui,
Causons.

... suite
Ecrire un commentaire - Par masseursensuel
Publié dans : masseursensuel - Voir les 0 commentaires
Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés