Le plaisir est mon berceau
le plaisir est mon tombeau
Ainsi j'inspire
ainsi j'expire
j'offre ma compulsivité
à l'éternité
Dans "Au-delà du principe de plaisir "(1920), la tendance des névrosés de guerre à réactiver leur trauma dans leurs rêves révèlent à Freud la compulsion de répétition contrainte qui remet en cause le principe de plaisir et témoigne d'une tendance plus fondamentale.
Le principe de plaisir est cette loi de l'inconscient selon laquelle les motions pulsionnelles doivent être liées (c'est-à-dire que les processus primaires sont transformés en processus secondaires) afin de ramener au plus bas le niveau des tensions ou des excitations imposées au psychisme.
En conclusion Freud parvient à la conclusion paradoxale que principe de plaisir et pulsion de mort ne s'opposent pas, ne sont pas contraires: dans la mesure en effet où le plus bas niveau de tensions (niveau que le principe de plaisir veut atteindre) correspond en définitive à l'état de repos du non-vivant, le principe de plaisir est au service de la pulsion de mort.
Alors que les pulsions de vie (regroupant les pulsions d'autoconservation (ou pulsions du moi) et les pulsions sexuelles du premier dualisme pulsionnel) tendent à la liaison, la pulsion de mort tend à la déliaison : elle veut casser, réduire à néant, détruire, ramener le vivant à un état antérieur anorganique, et vise d'abord le sujet lui-même - tout comme le narcissisme primaire. Mais la pulsion de mort se donnerait rarement à voir en elle-même, libre et déliée comme dans la compulsion de répétition, parce qu'elle est "silencieuse" et "muette", et qu'elle est du reste souvent liée à une motion érotique.
Dans Malaise dans la culture (1929), Freud parvient à la conclusion que c'est ce "combat éternel" entre l'Éros et la pulsion de mort qui a déterminé de manière fondamentale le développement de la culture humaine et a joué un rôle primordial dans la formation du surmoi.
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