MASSAGES HOT: ALCHIMIE DU SEXE ET DE L'AMOUR

Une maison d'édition, Encre marine, exhume les grands textes sur le plaisir. Parmi ceux-ci  ,publié  la première fois en 1431, De Voluptate est un étonnant réquisitoire envers la liberté de chacun, sans entraves sociales, religieuses ou philosophiques. C'est cette acception large du plaisir que développa cet observateur, authentique et perspicace, qu’était De Valla ami, d’Erasme et que Leibniz considéra comme un de plus grand esprit de son siècle

 

 

 

Dans cet ouvrage , ce sont trois variations sur un même thème, celui de plaisir, non pas dans le sens réduit qu'on lui attribue généralement même si sensualité et jouissance des biens y sont très présentes, mais dans celui de la satisfaction des besoins et désirs. Cette approche, est aujourd'hui abondamment décrite en sciences, en sociobiologie comme en neurophysiologie ( cf. les travaux d’ Henri Laborit ). Aussi les différents exemples de Valla concluent-ils presque tous sur la quête de plaisir, que chacun recherche en dépit de positions parfois opposées : « laissez l'affaire suivre son cours. Je montrerai, lorsqu'on me le demandera, que le nom même de l'honnêteté est vide, futile est très dangereux, tandis que rien n'est plus agréable ni plus souverain que le plaisir ) »…

 

 

 

 Outre la défense de la liberté pour la femme d'aimer en toute licence, Valla s'insurge contre l'institution qu'est le mariage : « je ne veux rien dire de plus outrageant contre les hommes qui regardent comme honorable le sacerdoce des femmes. Je dirais seulement que ceux qui louent ces institutions sont des fous, des faibles et des cupides  ». En fait, le contrat est une poudre aux yeux, et le serment de fidélité devant le prêtre chrétien, est un premier mensonge dans l'union pas même prononcée. Aussi, « qu'est-ce que commettre un adultère ? Quel mot affreux ! Pourquoi faisons-nous une invective contre les adultérins s'il nous plaît de regarder attentivement la nature ? Il n'y a aucune différence si une femme s'unit à son mari ou à son amant. Exclus seulement la distinction créée par le mot pervers du mariage et tu auras fait une seule et même chose du mariage et de l'adultère. Union conjugale, alliance, mariage, quoi d'autre si ce n'est que la femme s'unit à un homme ou qu'elle devient mère de fait de son mari ? Ces deux choses peuvent être procurées à une femme par quelqu'un d'autre que son mari. Qu'est-ce que le terme 'mari' recouvre d'autre que celui de 'mâle' ? L'amant n'est-il pas non plus un mâle ?

 

 

 

Si le péché consiste dans ce qui trouble l'âme, et si le plaisir suppose le moins de tristesse et le plus de volupté possible, alors, dit Valla, «le plaisir est le seul bien». Mais s'il n'y a pas de religion sans plaisir, il n'est pas non plus de plaisir sans tempérance. Les véritables disciples d'Epicure, comme Erasme ou Valla, ne sont pas les débauchés qui «hantent les putains» et dont les orgies se payent d'amertume et de douleurs cuisantes, mais plutôt ceux qui, avec Erasme, «échangent les vrais biens de l'esprit contre les voluptés illusoires des sens».

De Valla manifeste que la piété sans la volupté rend idiot, et que la volupté sans la piété rend malade: on peut ainsi être chrétien sans aimer la douleur, et on doit être épicurien sans jouir jusqu'à plus soif. L'homme de joie et l'homme de foi peuvent (et doivent) s'asseoir à la même table. On comprend, à les lire, qu'Erasme et Valla, ces deux hybrides, incarnent l'occasion manquée, pour le christianisme, d'échapper à sa caricature en acceptant le plaisir des sens comme son meilleur allié...

La Chair sans l’esprit, ce n’est que de la viande

 

 

 

Dim 18 jun 2006 1 commentaire
Bonjour,

Je t'écris aujourd'hui pour avoir ton avis sur le blog que nous venons de créer http://conversation-pornographique.over-blog.com/ qui s'incrit dans la continuité d'un livre à paraître très prochainement. Luc Dualas, journaliste, a voulu pénétrer le monde du X en donnant la parole à ceux qui le font, qui le jugent, qui en jouissent etc... Si tu voulais bien donner ton avis sur la démarche de l'auteur, cela serait très aimable à toi.

Merci par avance.

Affectueusement

Jessy
jessy - le 23/06/2006 à 16h54