MASSAGES HOT: ALCHIMIE DU SEXE ET DE L'AMOUR

Toute les personnes qui m'ont observé masser auront remarqué qu'une de mes passes consiste a dessiner un double serpent par mes mouvements qui monte le long de la colonne vertébrale à partir du sacrum vers le cou . Le caducée d'Hermès , le serpent de la kundalini du tantrisme , le serpent de la tentation d'Eve devant Adam , le serpent de la double hélice de l'ADN , celui de l'ayahuasca des indiens Amérique du sud , le serpent cosmique ,le serpent fait partie de tous nos mythes dans toutes les civilisations partout sur terre ( sans compter le gros mamba noir qui fait rêver tous les maris candaulistes) . Parfois bénéfique , parfois maléfique le serpent s'attache à la dualité .Au féminin , il nous fait penser à Eve mais la figure de Méduse est intéressante .

 

Dans la mythologie grecque , Médusa est une des trois gorgones avec ses deux soeurs Euryale et Stheno . Au départ Médusa est une superbe jeune fille dont la beauté rivalise avec Athena et celle ci pour la punir change sa chevelure en serpent et modifie son regard de tel sorte qui si vous la regardiez dans les yeux vous êtes pétrifié ; Les interprétations du mythe de Méduse ont été nombreuses de Hésiode ou Pline l'ancien dans l'antiquité à Freud ou Lacan pour l'époque moderne et la psychologie . Intéressante aussi la lecture féministe d'Hélène Cixous  qui  plaide en faveur du désir et de la libération des femmes à l'égard du discours masculin. Prenant le mythe à contre pied (« Méduse n'est pas mortelle : elle est belle et elle rit »), elle ironise sur les théories freudiennes et refuse la métaphore de la femme vue comme « un continent noir » qu'il faudrait cartographier et coloniser. Elle récuse aussi le mythe de  la femme fatale incarnée par Méduse et suggère que la libération des stéréotypes ne peut venir que  des femmes, qui doivent se ré-approprier leur corps et leur sexualité. Loin d'être confinée aux organes génitaux, la libido féminine ne connaît pas de frontières et est d'ordre cosmique, englobant les deux sexes, avec mille et un seuils de jouissance. t l'amour.

Pour ma part j'en ai une autre interprétation . En chaque femme comme en tout il y a deux pôles ,  un  négatif et un  positif .Pour moi Méduse représente le pôle négatif de la beauté . C'est pourquoi de belle elle est devenu laide . Vous remarquerez que la beauté à un article féminin , même si cette beauté peut caractériser un homme ou quelque chose de masculin dans votre esprit . La beauté , de la même manière qu'une langue est à la fois un pont et une frontière , est empreinte de dualité . Elle sert autant a attirer qu'a repousser . Pour chaque femme elle est  un aimant mais aussi un rempart pour protéger sa fragilité .Bien sur ce deuxième aspect est occulté, mais chaque femme se veut conquise et pour se faire elle va se faire belle est attirante , mais plus elle devient belle , plus elle a tendance à être hautaine pour tenir a distance ceux qu'elle juge indigne de sa beauté . Au niveau de la sexualité ce n'est pas sans incidence , le rempart est là  et plus la femme cultive l'image de sa beauté moins elle lâche prise devant le plaisir . Elle en donnera l'image pour corresponde à l'archétype mais elle ne décollera pas des premiers étages et restera enfermée dans sa tour d'ivoire . Aussi dans un massage sensuel vous devez vous servir de son corps pour lui faire oublier son corps qu'elle ne soit plus que dans son essence, les yeux fermés au delà du regard , celui intérieur , celui qui est porté et celui qui est reçu , celui qui attire est ensorcelle , celui qui séduit et condamne.

La passe du serpent lorsque les mains passent et repassent autour de la colonne vertébrale , vertèbre , après vertèbre, harmonise les hémisphères cérébraux et ses noeuds dénouent les fils d'une armures d'airain pour qu'elle ne soit plus qu'elle même, dans son corps au delà de sa représentation .Reliez par vos mouvements le sexe à la gorge , au cou ( cette frontière ) et vous couperez la tête de Médusa en elle .

J'ai en tête une image de la tête de Médusa ,  coupée et renversée à la base d'un pilier dans la grande citerne basilique de Constantinople à Istanbul . Pour l'illustration sonore j'ai choisi " Medusa " de Stélios Petrakis